Par le fruit de ses entrailles

Découverte :

      Le Ladakh a quelque chose d'envoûtant, de déroutant, d'insondable. Mais sous cette carapace de milieu implacable, l'ivresse de la découverte conforte l'envie de savourer, de se laisser séduire, de s'immiscer dans ces fibres où l'homme retrouve la juste valeur de son appartenance. J'imaginais la Terre... terre. Rigide, inviolable, frigide, presque honteusement naturelle. Une terre sans autre vie que celle que l'on découvre, comme cela, au gré des saisons, mutant et jouant avec ses apparences comme une belle aguiche de ses formes et de ses rondeurs. Certes, je la souhaitais féminine, littéralement féminine. Mais sans palper réellement ce qui, dans la réalité de ce monde, caractérise l'identité même du féminin. Alors, comme un enfantement ébranle les plus noires des consciences, comme l'accouchement illustre la fureur de la vie, l'acte de la création se dévoila à mon regard d'enfant candide. Et je découvris qu'elle était : Elle. Femme parmi les femmes. Imprévisible, domptant la violence des passions, révélant de ses entrailles ce pouvoir que seul le féminin est à même de maîtriser : la Vie ! La vie dans toute son exubérance. La vie dans toute sa rudesse, dans son exceptionnelle fureur. La vie dans cet extraordinaire épanouissement que l'on ose, par excès d'orgueil, qualifier de "naturel ".

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